60 000 euros : la somme brûle les rétines autant que les comptes bancaires. Le malus écologique 2025 franchit un seuil inédit en France, prenant de vitesse automobilistes, constructeurs et même les modèles hybrides rechargeables qui pensaient s’en tirer à bon compte. Désormais, la sanction s’abat dès 117 g de CO₂/km, contre 118 g l’an passé. Les véhicules d’occasion importés, jusque-là épargnés, n’échappent plus à la sévérité du dispositif.
L’annonce d’un malus rétroactif en 2026 pour les voitures d’occasion importées bouleverse l’équilibre du marché. Les professionnels se préparent : prix et disponibilité risquent de subir un sérieux coup de froid. La donne change, sans équivoque.
Ce qui change pour le malus auto en 2025 : nouvelles règles et barèmes
Dès 2025, la mécanique du malus écologique se durcit. La loi de finances abaisse sans ménagement le seuil de déclenchement : 117 g/km, c’est désormais le point de départ pour les véhicules neufs immatriculés en France. Les petites citadines thermiques, autrefois tranquilles, voient le couperet tomber. Une Renault Clio ou une Peugeot 208 en version essence n’est plus à l’abri de la taxation.
La progression du barème du malus est spectaculaire. Chaque gramme au-dessus de la limite fait grimper la note. Le malus maximum s’élève à 60 000 euros : un plafond réservé aux sportives surpuissantes, aux modèles d’exception sortis des ateliers Audi ou consorts. Les constructeurs généralistes révisent leurs offres, écartant les versions trop gourmandes, devenues quasi invendables sous cette pression fiscale.
Autre volet, le malus poids poursuit sa montée : tout véhicule neuf dépassant 1 600 kg subit une taxe additionnelle de 10 euros par kilo supplémentaire. Les SUV familiaux, même hybrides, sont dans le viseur. Plus question d’y échapper.
Le marché de l’occasion n’est pas épargné. Dès 2026, un malus s’appliquera lors de la première immatriculation en France, même pour une voiture déjà immatriculée à l’étranger. Acheter à l’import devient un exercice d’équilibriste : chaque gramme de CO₂, chaque kilo affiché sur la fiche technique compte désormais dans la balance.
Le montant maximum du malus écologique : à quoi s’attendre concrètement ?
Le chiffre donne le tournis : 60 000 euros de malus écologique pour les autos les plus polluantes. Ce plafond vise directement les bolides de plus de 194 g/km de CO₂. Les sportives à V8 ou V12, les modèles ultra-premium voient leur prix d’achat exploser, reléguant ces véhicules à un marché de niche confidentiel. Jamais la France n’avait imposé une taxe aussi lourde.
Pour donner un aperçu chiffré, voici comment le barème 2025 se décline. Le montant grimpe très vite selon la tranche d’émissions :
- À partir de 117 g/km de CO₂ : 50 euros
- 150 g/km : près de 2 000 euros
- 180 g/km : plus de 13 000 euros
- 194 g/km et plus : malus maximal de 60 000 euros
Ce n’est pas tout. Le malus poids vient s’ajouter pour les véhicules dépassant 1 600 kg. Pour chaque kilo excédentaire, comptez 10 euros de plus. Sur un SUV de luxe comme une Mercedes GLE ou une Audi Q7, l’addition totale peut facilement franchir les 70 000 euros. Un double effet qui fait réfléchir à deux fois avant de passer commande.
Les modèles principalement concernés ? Les sportives, SUV suréquipés, limousines XXL. Le malus écologique ne vise plus seulement les excentricités mécaniques : il rebat les cartes du marché automobile. Avant d’acheter, les automobilistes doivent désormais peser, au sens propre comme au figuré, chaque gramme de CO₂ et chaque kilo sur la balance.
Voitures d’occasion, hybrides et importées : quelles conséquences pour les propriétaires ?
Les acheteurs de voitures d’occasion bénéficient encore d’une fenêtre favorable. Le malus écologique se limite à la première immatriculation en France. Acheter une Peugeot ou une Renault Clio ayant déjà roulé sur le territoire n’entraîne donc aucun supplément de taxe CO₂. Les choses se compliquent pour les véhicules importés : toute voiture jamais enregistrée en France y sera soumise, même si elle a déjà deux ans de route ailleurs en Europe.
Les hybrides rechargeables tirent leur épingle du jeu grâce à des émissions bien calibrées. En restant sous les seuils, ces modèles échappent souvent au malus, sauf si la version est particulièrement puissante. Le bonus écologique tend à disparaître, mais l’absence de malus demeure un argument solide à l’achat.
Une catégorie reste protégée : les détenteurs d’une carte mobilité inclusion. Cette exonération s’adresse notamment aux personnes en situation de handicap, qui ne réglent pas le malus écologique lors de l’immatriculation de leur nouveau véhicule.
Le marché de l’occasion conserve donc un certain attrait, surtout pour les thermiques récents. Mais la prudence est de mise lors d’un achat à l’étranger ou sur des hybrides puissants : le malus peut en un clin d’œil modifier la donne financière.
Malus rétroactif et perspectives pour 2026 : ce qu’il faut anticiper
La question du malus rétroactif agite le secteur automobile. En 2025, la loi de finances ne l’instaure pas : seuls les véhicules neufsimmatriculés à partir du 1er janvier 2025 sont soumis au nouveau barème. Aucun impact pour les modèles déjà en circulation ou affichant une masse en ordre de marche supérieure à la limite. Pour les propriétaires de véhicules polluants, c’est un soulagement temporaire.
Mais les débats ne sont pas clos. Certains évoquent déjà un durcissement du malus poids et des seuils CO₂ dès 2026. Des extensions aux véhicules utilitaires ou professionnels sont sur la table, remettant en question les exonérations actuelles.
L’immatriculation devient un levier stratégique. Les acheteurs guettent désormais la date de première mise en circulation pour limiter la facture fiscale. Les choix politiques, la pression environnementale et la nécessité de renouveler le parc automobile influencent fortement les décisions à venir. Tous les acteurs, constructeurs, distributeurs, automobilistes, gardent les yeux rivés sur les annonces de Bercy. Les prochaines évolutions du malus risquent d’être scrutées à la loupe, à la recherche du moindre indice sur le futur de la fiscalité automobile.
La route du malus 2025 est toute tracée : chaque gramme, chaque kilo, chaque date compte. Le paysage automobile français s’apprête à changer de visage, et personne ne pourra dire qu’il ne l’a pas vu venir.

